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Pour toi, Les cris du vent, p. 118-119

 

                  "Il y a tant de temps déjà que le Diable m’a banni de ces prisons obscures, où la vie n’est qu’une longue et sombre nuit. Il y a tant de temps que mon esprit embrumé et lourd a cessé de hanter ce labyrinthe sans issue, ce dédale de tombeaux vides, ce cimetière déserté par ses cadavres.

Mais aujourd’hui, j’ai rejoint l’île morte et ses anges obscurs. J’ai écrit tout cela comme on écrit une épitaphe, les yeux tristes et le cœur mis en terre, car je sais que tu ne m’aimeras jamais et que tous ces mots étalés ici n’auront pas assez de force pour atteindre ton cœur.

J’ai entre mes doigts un de tes cheveux. C’est peut-être ridicule mais ce morceau de toi, c’est un peu toi.

La nuit semble m’emporter loin d’ici, elle me prend sur ses ailes et m’entraîne dans son monde : une île sans frontière aux confins d’un océan sans nom. Il est étrange de voir comme la nuit efface tout, tel un voile d’oubli jeté sur mon âme.

En écrivant ces quelques mots, ton visage vient hanter mon regard. Tes magnifiques cheveux blonds tissent leur toile autour de mon cœur et une curieuse envie de hurler monte dans ma gorge. Un parfum d’amour plane au-dessus de mes yeux et la vie semble un instant s’arrêter, comme pour me permettre de ne pas m’inquiéter du temps qui passe.

J’ai parfois l’étrange sensation que les quelques heures que j’ai passées en ta compagnie ne sont que des rêves, de ces rêves que l’on fait tout éveillé et qui nous hantent plus longtemps encore que les pires des cauchemars, de ces rêves que l’on aimerait ne jamais oublier."

 

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